Le Cycle des Démons – 300 ans après qu’ils soient revenus hanter les habitants de Thesa
Un monde ravagé par le sang et la peur, un monde envahit d’êtres puissants, sauvages, maléfiques et terrifiants, des êtres dévorants toute vie dès que la nuit tombe. La seule protection ? Des runes magiques…
Pour ce premier article sur un bouquin fantastique, je vous propose ma récente lecture, la saga Le Cycle des Démons, dont le premier tome, L’Homme Rune est paru en 2008 sous le titre original The Demon Cycle, The Painted Man et en 2011 chez nous.
Pour cela, je vais vous raconter quelque peu l’histoire (sans rien gâcher, promis!), comme ça, vous pourrez très vite savoir si cela vous intéresse, puis, je vous dirai s’il m’a plus ou non et enfin, si je vous le recommande (ou non). Bref, allons-y!
Dans quel monde nous emmène Le Cycle des Démons ?
Arlen Bales, un jeune paysan de 11 ans, né en 308 Après le Retour, vit dans un monde dominé par la peur. Celle de ces démons, les Chtoniens, prenant vie dès lors que le soleil se couche, sortant du Cœur où ils attendent patiemment de pouvoir dévorer leur festin. Un festin bien vunérable, car seulement protégé par des Runes, une barrière magique bien fragile face à des êtres si terribles… Qu’est-il advenu de ces Runes de combat, autrefois utilisées des centenaires plus tôt, pour repousser ces créatures ?
Dois-je vivre dans la peur ou tout faire pour la combattre, la détruire? Se demande le jeune Arlen, un garçon voulant s’ouvrir au monde mais limité par des frontières invisibles et démoniaques. Jusqu’à ce jour… si terrible… Il le jure, il trouvera les Runes de combat et amènera la paix sur cette terre. Pour elle. Pour eux tous.
Mais Arlen n’est pas le seul enfant en Thesa à voir son destin changer irrémédiablement à la suite de sombres événements. Qu’en est-il de Rojer Tavernier de Pontrivière, l’enfant ayant vu bien trop d’horreurs à à peine 3 ans ? Ou Leesha Papier du Creux du Coupeur, la belle jeune fille voulant grandir peut-être trop vite et qui est rattrapée par la vie elle-même ? Sans oublier Ahmann am’Jardir de Fort Krasia, le futur valeureux guerrier du seul peuple à lever encore sa lance contre les démons ?
Et de toutes ces autres personnes aux vies entremêlés dans un monde bien dangereux..?
Un monde plein d’horreurs et de peurs.
Le Cycle des Démons m’a-t-il embarqué dans son monde ? Que vaut-il ?
Nous avons, dans cette saga, la chance de partager la vie d’Arlen, Leesha, Rojer, Ahmann et bien d’autres. De nombreux personnages, il est vrai. Parfois trop pour s’y retrouver, particulièrement à partir du tome 2. Pourtant, les personnages principaux, qui sont tout de même une demi-dizaine, ont une vie bien à eux.
Et je trouve cela impressionnant, d’avoir tant de personnes ayant une personnalité malgré tout aussi marquée. Une personnalité vraiment à eux, détaillée, si bien que l’on peut identifier les traits de caractères de chacun, voire déterminer leurs actions, leurs réponses lors d’un conflit ou autre. Parce que l’on finit par les connaître. Et ça, c’est fort.
Ce qui est fort, toujours là, c’est le doute que Peter V. Brett nous met dans la tête. On s’attache un certains personnages qu’il nous devient difficile de les détester malgré leurs actes ignobles… Le bien et le mal ne sont, semble-t-il, pas si difficile à discerner quand l’objectif (plus ou moins final) est de sauver des milliers de vie.
Au-delà de ces personne, l’ambiance transmise dans Le Cycle des Démons est forte en émotions. Peter V. Brett n’a peur de rien, que ce soit le sang, les viscères, l’amour ou juste le sexe. Cette saga n’est franchement pas faite pour des enfants, car elle est violente et parfois très coquine.
Et au-delà de cela, plus loin encore, du côté du scénario, nous ne pouvons être que surpris parfois de la tournure des événements. Là encore, Brett n’a peur de rien, pas même de ses lecteurs. Vous pourriez en effet penser, à la lecture de synopsis ou de cet article, que l’histoire est banal… Un jeune garçon qui est traumatisé par un événement tragique veut les Runes de combat qui sauveront la terre entière. Je parie que vous connaissez la fin, non?
Haha. Vous n’y êtes terriblement pas. Et ça aussi, c’est fort. Enfin, peut-être, mais en tout cas pas tout de suite !
J’ai actuellement fini le tome 4 (The Skull Throne, paru en 2015 mais que en anglais) et je suis encore étonné de la tournure que prend Le Cycle des Démons, même si ce tome-ci m’a moins emballé que ses 3 autres frères. A travers ma lecture, aussi joyeux sois-je à travers ces lignes, j’ai quand même parfois été déçu ou gêné par certaines choses. Notamment, pour prendre un exemple précis, le début du tome 2 ou 3, qui se focalisent sur 1 personne chacun en particulier. Bien que cela soit fort bénéfique pour comprendre les personnages et se les approprier, cela a aussi imposer une lenteur très désagréable alors que tout ce que je voulais, c’était avancer dans la trame principal. Après, peut-être est-ce une question de goût ?
En conclusion sur ce Cycle des Démons, à lire ou pas ?
J’ai acheté ce livre à sa parution française, en 2012. Je ne vous cache pas avoir mis beaucoup de temps à me mettre dedans, à me projeter, ayant du mal à m’identifier à Arlen, que nous suivons au début. Je l’ai commencé, ai lu d’autres livres puis, par instinct (ou fierté de ne pas laisser un livre derrière moi ?), suis revenu. Et croyez-moi, je me suis trouvé tellement absorbé dans ce monde, qu’il m’était ensuite devenu très difficile de détacher mon regard de Thésa, particulièrement lorsque je me suis plongé dans le tome 3 (La Guerre du Jour, 2014).
Les archétypes que nous retrouvons si souvent s’effacent partiellement pour faire place à du sang, des larmes à travers un langage qui n’a pas peur des mots durs et douloureux. Et cela, dans une histoire qui, malgré son apparente “banalité”, nous surprend quand nous croyons connaître la suite grâce à notre imagination débordant de dizaines, de centaines d’autres ouvrages fantastiques.
Fait très rare pour moi, après avoir lu, enfin engouffré, les 700 pages du tome 3, je suis retourné lire les 2 autres tellement je ne voulais pas quitter ce monde, en attendant patiemment la sortie du Tome 4. En fait, je m’étais refusé de lire en anglais, The Skull Throne, jusqu’à mon premier voyage en prévision de mon année de césure, où j’ai eu le malheur de le feuilleter à la librairie. Et je l’avoue, je l’ai acheté en e-book. J’avoue tout. Mais je le rachèterai en français dès qu’il sortira !
En clair, en bref et en quelques lignes, j’ai dévoré les 3 premières parties qui se cachent dans Le Cycle des Démons (et mangé un peu plus calmement la quatrième), comme il m’est rarement possible de le faire et c’est pourquoi je me permets de vous le conseiller très chaudement.
Sois cependant averti cher gourmand, bien qu’il soit un peu difficile de rentrer dans le début de chaque tome, tu auras vite fait de souffrir d’un manque à l’idée de décrocher de toutes ces pages.
Sois aussi averti que c’est un ouvrage cru, franc et donc pas toujours pour les enfants…
Bonne Lecture!