La belle leçon que nous a offert la Parade de la Saint Patrick
La Saint Patrick est un jour sacré pour les Irlandais et donc très fêté, notamment avec une Parade. En plus d’être intéressant, cet événement a fait passer un très beau message
Hello les leprechauns (le “ch” à prononcer en [k] !), comment allez-vous? Ce weekend était l’occasion de vivre le Festival de la Saint Patrick. Puisqu’une tripotée d’articles doit circuler sur le web avec pleiiins de photos parfaites pour vous donner une belle vision de la chose, je ne chercherai pas rivaliser!
Par contre, je vous raconterai un peu les origines et vous dirai la leçon à tirer de la Parade de Dublin! 🙂
Sans plus attendre, en route!
Un bout sur les origines de la Saint Patrick!
Tout d’abord, notre cher Patrice, né en 385 s’appelait en réalité Maewyn Succat et n’était même pas Irlandais, mais anglais!
Il est en fait arrivé en Irlande à ses 16 ans et à son arrivée sur la terre verte, il est capturé par des pirates et vendu comme esclave, ce qu’il restera durant 6 ans, jusqu’au jour où il se trouve en contact de Dieu (alors qu’il était pour ainsi dire païen!). Selon la légende, c’est en effet grâce à un rêve de Dieu, lui disant de rejoindre le rivage, qu’il parvient à s’échapper, en 411. Après 200Km, il trouvera son chemin jusqu’en “Bretagne Insulaire” (comprendre, Grande-Bretagne!), auprès de sa famille.
Il devient également un fervent fidèle et part se former en Gaule (France) ou encore, en Armorique (Bretaaaaagne). Et c’est en devenant Évêque qu’il deviendra Patricius!
C’est en 432, à la demande du Pape Célestin que Mr. Succat se rend en Irlande en vue d’évangéliser cette terre. Pour ce qui est du 17 Mars à proprement parler, cette date signe en réalité la mort de Saint Patrick (en 461). Pour autant, ce n’est pas la fête nationale de l’Irlande mais avant tout une fête religieuse!
On lui doit également le symbole de l’Irlande: le Trèfle! En effet, l’on raconte que lors de son sermon sur le Roc de Cashel, Saint Patrick a utiliser le Trèfle pour symboliser la Trinité (une image très importante également pour les Celtes). C’est également grâce à ce Trèfle que l’on tient le vert de la St. Patrick (dont la couleur était autrement bleu!)
D’ailleurs, point culture! Il est dit que Saint Patrick a botté les fesses des serpents hors de l’Irlande. Si beaucoup pensent qu’il s’agit des animaux, d’autres disent qu’il s’agit d’une métaphore pour symboliser les païens et autres celtiques qui n’étaient donc pas chrétiens 🙂 .
Je résume certes l’affaire très vulgairement mais cela vous donnera une idée! Trêve, d’histoire maintenant, passons à la suite!
Bon, ok, avant, petite anecdote: si maintenant, la Saint Patrick est l’occasion parfaite pour boire une bière, ce fait était interdit pendant bien des années puisque le 17 Mars tombait lors du carême et que cela ne faisait pas bon ménage…
Source: Le Petit Journal, hitek.fr, Wikipedia…
Le Festival de la Saint Patrick n’est pas qu’une affaire de bière
Oui, c’est vrai. Comme je l’ai dit, la Saint Patrick est beaucoup vue comme le “jour/festival Irlandais de la bière”. Comme si nous, faux et vrais Irlandais, avions besoin d’une excuse… Euhm euhm, passons!
Là où je veux en venir, c’est que ce festival est beaucoup plus. C’est l’occasion d’apprendre sur l’Irlande, sur son Saint Patron, sur la culture du pays. Quand il s’agit de ce que l’on appelle ici le Festival de la Saint Patrick (qui dure 4 jours), Dublin met le paquet! Et en soi, c’est une magnifique chose tant l’Irlande, comme tout autre pays, est riche en légendes.
J’aimerais pourtant m’attarder sur quelque chose qui m’a beaucoup touché, lors de cette fameuse Parade de la Saint Patrick. Cette Parade était un véritable défilé d’artistes, de musiciens, d’Irlandais d’ici et d’ailleurs. Parfois très excentrique, la Parade n’en restait pas moins agréable.
Une parade comme une autre, non? Pourtant, Dublin a su nous donner une leçon: nous sommes tous pareils et nous méritons tous d’êtres vus de la même manière. Que nous soyons colorés, bridés, métissés, nous sommes égaux. Et que nous soyons handicapés ou bien portant, nous sommes égaux.
Pourquoi dis-je cela? Car dans cette Parade, il n’y avait pas que des personnes que certains qualifieraient de “normales”. Il y avait des filles, femmes, garçons, hommes ayant des handicaps moteurs et/ou des altérations mentales. Mais toutes ces personnes étaient là, elles paradaient comme elles le méritent: comme des gens normaux, car ils le sont.
Le Grand Marshall était elle aussi une personne ayant un handicap. Joanne O’Riordan, tel est son nom, est née avec le syndrome de total (ou tetra) amelia: sans bras, ni jambes. Qu’a-t-elle de différent? Rien! Et c’est cela qui est beau.
Le Grand Marshall, pour les non-familiers des Parades, est l’invité d’honneur (je l’ai appris comme vous!). Vous vous rendez compte? Dans notre petit monde étriqué, une personne trisomique, avec une seule main ou encore autiste n’est pas considérée comme “normale”. Pourtant, Dublin nous a rappelé que même Joanne O’Riordan est normale.
Des sourires, des éclats et peut-être mêmes des larmes de joies sont ce qu’on dû ressentir ces jeunes en fauteuils roulants, ces enfants atteints de maladie incurables qui les rendent “différents”. Mais ce jour là était aussi leur jour. Et ils souriaient. Les spectateurs les acclamaient aussi. Ils semblaient heureux.
Ils souriaient. Le bonheur fait beau à voir.
Et je trouve cela formidable d’avoir vécu ce moment avec eux, car c’est un moment qu’ils ne doivent pas avoir la chance de vivre souvent, malheureusement.
Un dernier mot sur la Parade de Dublin
Pourquoi ces êtres humains formidables ne méritent-ils pas plus d’être considérés comme “normaux”? Je vais me permettre de vous donner mon interprétation. Sans colère ni aigreur, juste pour en discuter avec vous 🙂 .
Nous naissons avec 2 bras, 2 jambes, la capacité de communiquer et le visage non déformé. C’est un standard que nous pourrions appeler de “naturel” puisque nous n’avons pas de maladie ou de syndrome altérant notre corps et esprit.
De fait, quand nous sommes confrontés à une personne ne correspondant pas à ce “standard”, nous sommes déboussolés. Oui, parfois dégoûtés. Cela ne correspond pas à ce dont notre cerveau a l’habitude et parfois, nous dénigrons ces personnes qui n’ont finalement rien d’anormal. Elles ont juste une maladie. Ce n’est pas nécessairement notre faute, directement. Parfois, il nous faut juste être ouverts d’esprit et voir au-delà des prothèses et de nos “standards”.
Une personne ayant le SIDA est normale. Une personne amputée d’un bras est normale. Alors pourquoi une personne atteinte de Trisomie 21 ne le serait pas? Il faut plus de communication sur tout cela!
Le problème, dans ce monde étriqué dont je parlais, c’est que l’on a tendance à les “cacher”. Ou mieux, à faire des reportages du genre “Regardez comment Sarah, naine de naissance, est normale”. Bien sûr, Sarah (nom aléatoire) a une vie particulière liée à sa condition, mais pourquoi faire d’elle une personne si spéciale qu’on se doit de dire qu’elle est normale? C’est certes toujours mieux que de la cacher des caméras comme cela arrive si souvent mais la solution n’est peut-être pas là.
Ces personnes sont rejetées car elles ne sont pas considérées comme étant égales à nous. Les entreprises doivent atteindre un quota obligatoire d’handicapés selon la loi française car elles ne devinent pas toutes seules qu’une personne en fauteuil roulant peut être plus intelligente qu’une personne sur ses deux jambes!
Comme je le disais, mes paroles ne sont empreintes d’aucune colère. Comme toujours, les mentalités doivent changer petit à petit à mesure que nos esprits s’ouvrent ou sont aidés pour s’ouvrir.
Mais merci à toi, Dublin. Merci à la Parade de la Saint Patrick pour avoir donné le sourire, sans distinction. Et de nous l’avoir donné également.
Je vous invite à vous exprimer dans les commentaires. Je suis très curieux de connaître votre opinion sur le sujet!
Eh puis, comme toujours, partagez! 🙂